En 2014 et devant l'engouement suscité par les anciennes et leur valeur grandissante Jaguar se met dans la tête de refabriquer 6 modèles "Lightweight" de leur très belle Type E.
Profitant d'un "trou" dans les numéros de châssis (en effet,sur 18, 6 numéros sont disponibles) ils produirent des nouveaux modèles qui seront vendus très très cher : plus de 1,5 millions d'€uro.
Merveilleuse aubaine pour les amateurs (très riches, avec un petit "a") de belles anglaises, Jaguar allait ressusciter le mythe et permettre à leurs riches propriétaires de venir se mesurer sur les circuits à d'autres bijoux du même tonneau...sauf que.
Sauf que Jaguar en produisant ces 6 nouveaux exemplaires a oublié un point crucial : la date de production.
C'est ballot mais bon nombre de festivals comme le Goodwood Revival sont intransigeants : pour participer, la voiture doit avoir été produite entre telle et telle date pour être considérée comme une "classic".
Hors si nos 12 premières Type E Lightweight furent produites de 1963 à 1964 les 6 autres le furent en 2014...et même si elles ont été construites sur les mêmes spécifications que leur aînée, elles ne sont pas moins des...reproductions (de re produire ou produire à nouveau).
Donc notre pauvre M. Trop Riche qui voulait se faire mousser la cerise sur les circuits de voitures légendaires va gentiment laisser la belle dans son garage...et prendre un ticket "spectateur".
Décidément, le fric ne fait pas tout....
Cette dérive mercantile du monde de l'automobile est pitoyable : sous prétexte que tu détiens une marque prestigieuse, tu penses pouvoir tout te permettre : non, ça ne marche pas comme ça.
Il ne faut pas confondre les Collectionneurs de les Amateurs de voitures : le premier va pouvoir remplir son garage a grand renfort de signatures au bas d'un chèque et pourquoi pas sauver des modèles de la rouille, c'est beau, mais le second, l'Amateur, après avoir sauver sa belle d'une disparition certaine va tout faire pour la remettre dans son milieu naturel : la route ou le circuit.
Quoi de plus beau que de poser ses fesses sur le siège, tourner la clef puis appuyer sur la pédale d'accélérateur pour entendre le moteur ronronner et prendre des tours, appuyer sur la pédale d'embrayage pour passer la première puis la relâcher et se laisser emmener sur la route au volant de cette voiture qu'on aura mis autant de temps à bricoler et fiabiliser ?
Jaguar ou plutôt leur service marketing a montré qu'il n'y connaissait rien en matière d'histoire de l'automobile : c'est moche.